Le 18 juillet

Lever après une longue nuit pour André (couché à 18 h 30 et levé à 8 h 20 sans pratiquement aucune quinte de toux, plus de fièvre…) On verra l’évolution dans la journée... pour décider médecin ou pas. Il dormait si bien hier soir qu’il n’a rien vu et presque rien entendu de l’orage phénoménal qui s’est abattu sur la baie… Impressionnant, des torrents de pluie couraient sous notre fenêtre le ciel était illuminé par les éclairs, et un de ces vents… jusqu’à ce que… plouf, dans le noir complet la Christiane, plus de jus dans l’hôtel, la rue la ville… Heureusement cela n’a duré qu’une bonne heure, j’ai vu quelques heures plus tard que nous étions en zone d’alerte rouge (ça vaut mieux le savoir après !) et ce matin à la télé ils ont dit que deux maisons de la ville avaient dû être évacuées pour coulée de boue : tu m’étonnes ! 

En route pour la BAIE-SAINT-PAUL, et notre premier gite chez l'habitant  : GITE DE LA MAISON BLANCHE, et pour deux nuits toujours  Aujourd’hui, la route des montagnes… Un régal et pourtant c’est moi qui conduisait… Enfin des paysages qu’on a aimé, des rochers, des montées, des descentes vertigineuses, façon montagne russe, au sommet, tu ne vois même pas la descente à 19 % qui t’attend… Quelques lacs, des forêts de bouleaux, de tout enfin ! Surtout une petite étape de 150 km environ…et récompense suprême à l’arrivée, bon d’accord y’en a qu’une seule sur toute la ville, mais une rue bordée de maisonnettes parfois plus que centenaires, toutes plus belles les unes que les autres et dont la moitié contient des galeries d’art… c’est à 10 km de notre gite, qui lui est tout au bord d’un tout petit lac qui s’appelle le lac des amis. Proprio Michel et sa copine Marlène… qui adorent les chats et la maison est donc cernée de minous de toutes tailles, tous noirs… y’a des terrasses partout et je pense que demain, on va buller un peu ici, face à la foret, faire notre lessive (on nous l’a gentiment proposé) peut être faire un tour pour voir la mer euh je veux dire le saint Laurent…

Le 19 juillet

Toujours au gite de la Maison Blanche avec Michel et Marlène et tous leurs bestiaux… (Saviez-vous qu’il y avait des colibris au Québec ? Moi pas, et pourtant ils viennent tous les jours s’abreuver sur la terrasse de l’auberge et vous pouvez les admirer à votre gré, à condition de ne pas bouger ! ) Et toujours un soleil de plomb : depuis que nous sommes partis il a fait  30°C tous les jours, ce qui comble de joie tous les québécois… et beaucoup moins nous deux !

J’ai oublié de vous narrer hier notre passage dans un bar (l’éco-bistro du coin d’ailleurs !) restau en milieu d’après-midi. Nous voulions boire à l’ombre quelque chose de frais… mais il n’y avait que du vin, des bières, locales ou pas, et du cidre de l’ile aux coudres. Nous avons voulu goûter ça, il y avait plusieurs arômes et j’ai pris poire et André prune… On nous a amené un verre à cognac contenant un breuvage plus ou moins ambré selon le parfum et très fort… mais très bon… Le serveur un grand gaillard à l’accent canadien très prononcé était très sympathique et nous avons un peu blagué avec lui… lorsque deux mamies très british sont venue d’installer à la table voisine. Elles étaient venues là parce que de très bonnes amies à elles leur avaient recommandé le lieu, et l’une d’elle voulait un verre d’un excellent vin… et l’autre juste un verre d’eau et des glaçons. Le serveur a amené le tout, la deuxième mamie a bu un peu de son eau avant que de verser la moitié du verre de la copine dans le sien… J’ai vu du coin de l’œil, que l’œil du serveur semblait dire « quel gâchis » ! Mais elles l’ont bientôt appelé pour lui demander ce qu’elles pourraient manger d’excellent et de léger… Il a recommandé le gaspacho… « Ah oui, et pourrait on goûter d’abord ? » Surpris un peu quand même, mais imperturbable, il a filé en cuisine et est revenu avec deux petites coupelles et deux cuillères. « Oui c’est très bon...  On va prendre ça... » Peu de temps après, rappel du serveur... « Et en « douceurs », que pourriez-vous nous proposer ? » Il y avait entre autre un trio de crèmes brûlées au café et à l’anis, le second je ne sais plus trop à quoi et le dernier au sureau... Impossible de faire comprendre aux mamies que le dessert comprenait obligatoirement les trois parfums, présentés chacun dans une coupelle sur une assiette. « Bon alors peut-on goûter pour voir si on aime ? » « Ah non Mesdames, désolé, cette fois ce n’est pas possible, je ne peux pas prélever une cuillère dans une coupelle... » « Mais si on n’aime pas alors ? » « Désolé... prenez autre chose... » « Mais non je suis curieuse et j’aime prendre des risques. » « Bravo Madame c’est tout à votre honneur et c’est un signe... » « …D’intelligence ! » poursuivit la dame. « Très certainement » répondit-il ! » Je vous la fais courte là, mais c’était à mourir de rire et je suivais l’affaire d’un coin d’œil amusé... Au moment où nous lui avons demandé la note, il s’est quasi effondré de rire sur notre épaule en nous demandant doucement « Désirez-vous des explications complémentaires sur les trois crèmes brûlées de nos desserts ». On a éclaté de rire tous les trois et il nous a dit « arrêtez de me faire rire : il faut que je sois digne... pour le service ». On lui a souhaité bonne chance, pensant que peut être une nouvelle séance de test et d’explication de texte pourrait avoir lieu sur le thé final par exemple... Aujourd’hui, nous faisions nos courses au supermarché du coin, quand quelqu’un m’a saisi par l’épaule : c’était le serveur aux crèmes brûlées ! On a discuté un bon quart d’heure et je lui ai dit que j’allais vous raconter son histoire, « ok et citez-moi bien je suis MARC THIBEAULT, le frère de Fabienne, starmania, vous connaissez ? » J’avais sans doute l’œil goguenard et dubitatif : illico il a arrêté deux personnes dans le supermarché : « hein que c’est vrai que je suis le frère de.. ». Il était si blagueur que je ne l’ai pas vraiment cru... mais on a bien ri avec lui et même avec quelques autres clients qui se sont mêlés à la conversation. On bloquait même une allée du supermarché et je me suis pris un bon coup de chariot dans les chevilles... « Stop prenez garde, vous ne le savez pas, mais là vous abimer la France ! » a-t-il déclamé. (vérification faite sur internet : c’est vrai qu’il est le frère de Fabienne !)

Donc vu que ce matin a été bien entamé par le chargement des photos et leur transfert sur le blog, puis par les courses et discussions diverses, nous avons décidé de ne faire qu’un petit circuit dans l’ile au coudres : pour la rejoindre il faut prendre un traversier (un bac) gratuit qui passe toutes les demi-heures... et descendre une côte de plus de 19 % et itou à l’arrivée sur l’île, mais en côte cette fois... De très jolies maisonnettes tout au long très fleuries, très sympa... un fleuve Saint Laurent encore plus grand que ce que j’imaginais... Des oiseaux, surtout des canards (maman suivie d’une dizaine de petits se dodelinant sur le sable à marée basse... impayables). Enfin de jolies chapelles (jusqu’ici j’ai trouvé très moches toutes les églises croisées) et un magnifique très vieux moulin à vent qui fait encore de la farine... Au retour, nous avons pris la route du fleuve qui offre de loin en loin des vues époustouflantes sur le Saint Laurent... et sommes rentrés, fourbus quand même, faire nos valises pour le départ de demain.

Il faut que je vous parle des petits déjeuners de la Maison Blanche, préparé par Michel... D’abord traditionnel jus d’orange et café, ensuite des œufs (pondus le jour même par les cocottes du jardin) bacon ou jambon ou fromage ou au trou (regardez les photos, il va même jusqu’à faire des robots pour que les enfants mangent de bon appétit !), des muffins aux bleuets (myrtilles énormes) tous chauds, et suprême délice : du pain doré (un pain perdu tout chaud, arrosé de sirop d’érable !). Et le pire, c’est qu’il te sert tout ça à volonté, ne prenant le sien, de déjeuner que quand tout le monde est servi !  

Un bien beau coin que celui-ci : tout nous a plu ! Vive CHARLEVOIX !