Le 8 aout

Que vous dire... Que les chauffeurs de taxi se suivent et ne se ressemblent pas : celui de ce matin était maigre, malgracieux et n’est même pas descendu  de la voiture pour charger nos bagages, pas un mot... Il me regardait d’un air bovin quand je lui ai demandé si c’était bien nous qu’il venait chercher... je sais bien que mon anglais n’est pas forcément au top mais quand même !

Nous retrouvons une bonne partie es voyageurs de la veille, pour certains c’est sympa pour d’autres.... Bébé fléau, le petit indien  Johnny est toujours là et ce jour, il ne nous amuse plus guère. Sa mère ne s’en occupe pas du tout, il commence à connaître les lieux et prend de plus en plus d’assurance. Ce qui devait arriver arriva : ce matin il s’est coincé les doigts dans la porte du fond du train. Il a beaucoup pleuré et il a dû piquer un roupillon après puisqu’on a été tranquilles une heure

Le chef de train nous a permis de nous installer à une des places réservées aux groupes de 4 personnes et on peut s’étaler, se lever, bouger, c’est très pratique.

Le moral est meilleur car le paysage est complètement différent. De larges prairies, toutes fleuries, des lacs bordés de « forêts » de nénuphars jaunes, et depuis cet AM à nouveau des montagnes enneigées... de vrais paysages de carte postale. Faut dire que le soleil est là et qu’il met du bonheur partout...

On passe dans plein de villages, hameau et petites villes... Deux ou trois arrêts en gare, la population du train change un peu, Johnny repart faire sa campagne de charme... et de bruit. Entre deux de ses passages et quand les forêts se font trop denses pour nous laisser admirer le paysage, on dort ou on bouquine... pépères quoi...

Si le train ne va pas vite, il ne roule pas assez doucement pour que nous puissions voir d’assez près des bestiaux sauvages, tant pis pour l’ours noir qui était en train de pêcher sur une île au milieu Skeena ce soir... Nous poussions des hourras de joie et pourtant il n’était qu’un gros point noir sur la grève...

A un endroit nous avons rencontré sur les côtés de la voie, 5 ou 6 wagons renversés complètement. Il y a eu un accident à cet endroit, qui n’a fait aucun blessé, mais l’endroit est tellement escarpé qu’il ne leur a pas été possible de les enlever. Ils se sont contentés de dégager la voie... C’est particulier !

C’est un pays sans fin tu passes d’un type de paysage à un autre et tu en aperçois déjà un troisième. La route s’est terminée à la tombée du jour sur la mer, enfin dans un fjord somptueux... L’arrivée à Prince Rupert a été sympa au départ avec un aigle pêcheur sur un lampadaire, et ses petit bateaux de pêche, d’autant que le ciel était superbe... Mais ça s’est gâté entre l’usine de pâte à papier dont une bonne partie semble en ruine, les usines de congélation de poisson (1^er port de pêche du nord canadien).

Ce soir re-taxi pour l’Hôtel de Prince Rupert, commandé par l’ami Gilbert.... taxi qui nous a réservé un collègue pour venir nous prendre demain matin aux aurores pour notre embarquement sur le bateau... Et faites une prière pour nous pour que le soleil aussi soit au rendez-vous : il parait que tous ces fjords, c’est extraordinaire... et peut être verra-t-on des mammifères marins, on peut toujours rêver, non ?

La journée va être longue : le bateau part à 7 h 30 et on arrive à 23 h 30 – alors imaginez un peu sous la pluie...

Bonne nuit et donnez un peu de vos nouvelles, non mais !